“L’île flottante”
Fabrice Hyber
Lors d’un voyage sur l’Atlantique, Fabrice Hyber (1961, Luçon) amorce une réflexion sur le réchauffement climatique et la montée des eaux qu’il traduit par une série de toiles représentant des arbres, ballottés par des flots noirs, sur de frêles embarcations. Peu après, apprenant l’existence dans le Pacifique d’une “île”, grande comme la France, composée uniquement de déchets amassés par les courants, il déroule le fil de ses pensées jusqu’à ce projet d’“île flottante”. L’artiste rassemble différentes embarcations. Usées, presque épaves, elles accueillent une végétation hétéroclite, comme de petites arches de Noé du végétal, laissant penser qu’avec le temps une seule et même île se formera, possible havre d’une humanité future.
Fabrice Hyber vit et travaille à Paris. L’ensemble de son œuvre est conçu sous la forme d’un gigantesque rhizome qui se développe sur un principe d’échos. En procédant par accumulations, hybridations, mutations, l’artiste opère de constants glissements entre des domaines extrêmement divers. Chaque œuvre n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive de ce “work in progress” qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations.