“Nymphéa”
Ange Leccia
Traversée par la Loire et ses affluents, Nantes connaît au XXe siècle une succession de campagnes de comblements de ses cours d’eau. L’Erdre passait autrefois sur l’actuel cours des 50 otages. Détournée dans le très long tunnel Saint-Félix, elle se jette désormais dans la Loire à quelques mètres de la tour LU.
Ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, Ange Leccia, né en 1959, est actuellement directeur du Pavillon, unité pédagogique du Palais de Tokyo à Paris. D’abord peintre, ce sont les arts filmiques qui s’imposent très vite à lui. Ses “arrangements”, comme il les nomme, naissent de ses rencontres et d’un travail sur l’image, filmée ou photographique, qu’il déchire, ralentit, découpe.
Nymphéa, nouvelle variation sur le thème de la nymphe, consiste en une projection à la surface du canal (l’œuvre avait été présentée en 2007 en dehors de son site définitif). Une jeune femme, nymphe ou sirène, évolue tranquillement dans un environnement aquatique. Cette double présence de l’eau, à la fois dans l’image et comme support de l’image, produit un effet troublant : la créature semble prisonnière du tunnel, son corps semble se prolonger dans le boyau inhospitalier. La lumière de la projection joue à la surface mouvante de l’eau, hommage bien perceptible aux recherches picturales de Claude Monet. Cette ondine est incarnée par Laetitia Casta, icône adulée de notre société, devenue ici nymphe mythique contemporaine.
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EN SAVOIR + SUR ANGE LECCIA
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Œuvre visible à partir de la tombée de la nuit.
Œuvre réalisée pour Estuaire 2007.
Représentation de l’image de Laetitia Casta effectuée sous licence de la société Allarosa productions.
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