“Serpentine rouge”
Jimmie Durham
Indre est depuis toujours un point de traversée sur l’estuaire de la Loire : son bac permet une courte et pittoresque croisière d’une rive à l’autre. Marquée par la présence de grandes sociétés, Indre révèle également la richesse industrielle de l’estuaire.
Jimmie Durham est un artiste d’origine cherokee, né en 1940 en Arkansas. Militant historique de la cause indienne et des droits civiques, il s’installe en Europe en 1994. Revendiquant depuis toujours une totale liberté, Jimmie Durham traverse les catégories artistiques, historiques et contemporaines, remettant en question les fondements et les systèmes hiérarchiques de l’art. Ses œuvres confondent systématiquement ceux qui les regardent. Elles cultivent une étrangeté qui transforme des objets communs, trouvés ou rejetés, en êtres mystérieux, sources de curiosité et d’investigations, indices de mondes imaginaires possibles. Son œuvre est un travail sur le langage, les mots, les images, et leur esthétique du bricolage fait référence à la “pensée sauvage” des “arts indigènes” tout en parodiant les conventions ethnographiques.
L’étrange animal “industriel” qui surgit sur le ponton est constitué de tubulures qui évoquent un serpent de mer ou un dragon de plus de 40 m de long. Il sort du fleuve, rampe et se dresse face à la Loire, “gueule ouverte” tel le Léviathan. La figure du serpent et l’utilisation de tubes industriels sont récurrentes dans l’œuvre de Jimmie Durham. Le serpent symbolise notamment le fleuve et le tube représente un “conduit” pour l’imagination permettant de décloisonner – tout en les reliant – espaces et hiérarchies : eau/ciel, dessus/dessous, visible/invisible, passé/avenir…
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EN SAVOIR + SUR JIMMIE DURHAM
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Œuvre à découvrir depuis l’embarcadère du bac à Basse-Indre.
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